L’Etat de l’Union : Vers un nouveau souffle pour l’UE

Le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, s’est adressé le 14 septembre dernier au Parlement Européen pour son discours sur l’Etat de l’Union Européenne. Inspiré par les discours américains annuels, ce temps est l’occasion pour la Commission Européenne de présenter certes les nombreux sujets importants de l’année 2016 mais aussi les perspectives pour l’année 2017. Ce discours a pris place dans un contexte post-brexit compliqué et où, pour le Président Juncker,  « Nous manquons d’Europe et nous manquons d’Union ». On revient sur les grands thèmes qui ont été abordés.

La question des échanges commerciaux et de la concurrence en Europe

Jean-Claude Juncker a réitéré l’importance de la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux dans l’Union Européenne mais sans pour autant soutenir le dumping social et le libéralisme à outrance. Il a ainsi déclaré : « Les travailleurs doivent recevoir le même salaire pour le même travail au même endroit. L’Europe n’est pas le Far West, c’est une économie sociale de marché ». En ce sens, le Dumping social doit être combattu sur le sol européen avec la même fermeté que les Etats-Unis.

Il en va de même pour la question des impôts des entreprises sur le sol européen. En pleine crise « Apple », Juncker souhaite une totale équité entre les entreprises européennes qui font des bénéfices sur le sol européen. Pour lui, il ne doit pas y avoir en Europe « de puissantes sociétés [qui] obtiennent secrètement des accords illégaux sur leurs impôts ».

Priorité à la jeunesse et à la sécurité

Deux grandes priorités sont ressorties lors de ce discours : les jeunes et la sécurité.

Jean-Claude Juncker souhaite faire de la jeunesse une priorité de l’Union Européenne pour les années à venir. Il souhaite doubler la durée et la capacité financière du Fonds d’Investissement Européen (ou Plan Juncker). Grâce à cette action, Juncker souhaite soutenir l’accès à l’emploi des jeunes ainsi que la création d’entreprises sur le territoire européen. Il souligne notamment l’outil « Garantie Jeunes » qui a permis à plus de 9 millions de jeunes d’accéder à un stage, un emploi ou à un apprentissage. «Je ne peux pas accepter, et je n’accepterai jamais, que la génération du millénaire – la génération Y – devienne, pour la première fois en 70 ans, plus pauvre que celle de ses parents.» a-t-il ainsi déclaré.

Seconde priorité la sécurité en Europe notamment la question de la protection des frontières extérieures de l’Union Européenne. Il a ainsi souligné la création d’une nouvelle agence de garde-frontières et garde-côtes européens. 200 gardes-frontières ont été déployés depuis le 6 octobre 2016. Il propose également de créer un fonds européen de la défense et ce avant la fin de l’année tout en développant une stratégie européenne commune sur la question syrienne.

Il a également abordé d’autres thèmes tels que l’accès à internet pour tous ou encore la mise en place d’un soutien financier pour les pays d’Afrique et du voisinage.

Voir la synthèse détaillée du discours

 Ce discours était l’occasion de ressouder les liens et d’insuffler un sursaut européen entre les Etats membres. Il s’est tenu quelques jours avant le sommet européen de Bratislava qui avait pour but de s’interroger sur l’avenir de l’Europe dans le contexte post-brexit.

Lire la revue de presse de Toute l’Europe sur le sommet de Bratislava