Le programme LEADER en région !

Tous les mois, les Centres d’Information Europe Direct (CIED) de la Nouvelle-Aquitaine vous proposent un exemple d’action concrète de l’Union européenne sur une partie de notre territoire.

Ce mois-ci, le CIED de la Moyenne Garonne a rencontré Monsieur Tandonnet, sénateur de Lot-et-Garonne et maire de Moirax. Il présente le programme européen « LEADER » qu’il pilote en qualité de Président du Syndicat Mixte du Pays de l’Agenais.

Monsieur Tandonnet, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le programme Leader ? Depuis quand existe-t-il dans le pays de l’Agenais ? Qui peut-en bénéficier ?

Le programme LEADER « Liaison entre Actions de Développement de l’Economie Rurale », est un programme européen qui contribue au développement des zones rurales. L’objectif est de favoriser l’émergence d’actions pilotes et de qualité avec une stratégie de développement local (Partenaires locaux, innovation, coopération entre les territoires…). Le programme existe depuis 1990, mais c’est la première fois que le Pays de l’Agenais pilote un tel programme. La démarche de candidature a été initiée en 2014 et le programme se terminera en 2020. Tous les porteurs de projets, publics et/ou privés intervenant sur le territoire du Pays de l’Agenais peuvent en bénéficier.

Quels types de projets peuvent être soutenus ?

Tout type de projet. Le programme est composé de trois grands objectifs dans lesquels les projets doivent s’inscrire : la valorisation du patrimoine identitaire, le développement de l’agriculture de proximité, les expérimentations en lien avec la transition énergétique et écologique.

Y a-t-il un cofinancement à apporter ? Et combien de temps un porteur de projet doit-il prévoir entre la soumission de son projet et la réponse ?

Pour obtenir une aide de l’Europe, il faut impérativement que les projets bénéficient de fonds publics (de l’Etat, de la Région Nouvelle Aquitaine, du Conseil départemental, des collectivités…). Il s’écoule en moyenne six mois à un an entre le dépôt de la demande d’aide et le paiement de la subvention. L’Europe intervient en dernier lieu, cela implique une avance de trésorerie qui ne doit pas mettre les porteurs de projet en difficulté.

Les porteurs de projets peuvent-ils être aidés lors du montage de leur projet ?

Le Syndicat Mixte du Pays de l’Agenais met à disposition une équipe qui accompagne les porteurs de projet dans leur démarche, du montage du projet au paiement de la subvention.

Quelle enveloppe financière est disponible pour les projets sur la période 2014-2020 ?

Le Pays de l’Agenais dispose d’une enveloppe financière globale de 1.3 million d’euros. Le plafond de l’aide dépend du type d’actions et des thématiques abordées.

Nous avons également interviewé un porteur de projet. Il s’agit de l’association APREVA présidée par Bernard DECHE. Cette association répare et loue des voitures dans le cadre de l’aide aux personnes en rupture professionnelle. Aujourd’hui Bernard DECHE est Président du Groupe d’Action Locale « Vallée du Lot 47 », structure animatrice et gestionnaire des fonds LEADER.

Pour monter votre structure vous avez bénéficié du fonds LEADER. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a incité à solliciter ces fonds et quelles sont les procédures ?

Le projet tel qu’il a été conçu a, dans un premier temps, fait appel à un premier fonds européen qui est la mesure 421, une mesure de « Coopération inter-territoriale et transnationale » permettant d’aider des structures qui démarraient. Après avoir eu cet accord, nous avons appris que l’on pouvait bénéficier du programme LEADER. Nous avons sollicité le Syndicat Mixte de la Vallée du Lot et nous avons monté et présenté le dossier administratif devant la commission du GAL de Garonne Guyenne Gascogne. Il s’agissait de financer l’investissement, le mobilier, la téléphonie et l’informatique ainsi que les besoins de l’atelier en mécanique. Le processus a été simple, puisque nous sommes allés le défendre et dans la même journée nous avons eu l’accord du GAL* pour le financement (*Groupe d’Acteurs Locaux qui gère un programme LEADER sur un territoire déterminé).

Vous souvenez-vous du montant de l’enveloppe que vous avez obtenue et quels ont été les cofinancements nécessaires par rapport à votre budget global ?

Le budget que nous avions présenté pour le programme LEADER était de 120 000 €. Sur ces 120 000 €, le programme LEADER nous a soutenus à hauteur de 80 %, mais dans ces 80 %, 50 % provenaient des fonds européens et 50 % du Conseil Régional et du Conseil Départemental (10 000 €). Cela nous a permis de créer un garage. De plus nous avons obtenu des subventions de démarrage. La première année ces aides ont été conséquentes ainsi nous l’avons passée facilement. Nous nous sommes appuyé sur tous les réseaux pour faire en sorte que cela fonctionne. Au total nous avons dix-huit fondations qui nous soutiennent.

Pour vous le montage du dossier n’a pas dû être trop difficile parce que vous disposiez d’un collectif compétent en la matière.

Oui, nous avions une équipe qui avait les compétences pour écrire le projet, cela-dit nous étions convaincu de la pertinence du projet et il avait une particularité, il permettait de régler un problème à l’échelle du département :

  • Retour à l’emploi pour des personnes en difficulté

  • Location et vente de véhicules à des prix défiant toute concurrence pour permettre la mobilité

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un futur porteur de projet ?

Je lui conseillerais de ne pas hésiter à se rapprocher des structures comme le Syndicat Mixte ou le Conseil Régional. Par ailleurs il est utile de solliciter les techniciens qui sont à l’écoute des porteurs de projets, qui les conseillent, qui les guident et sont en mesure de leur dire si le projet est éligible ou non. Dans l’affirmative, ils
apporteront leur aide jusqu’à la présentation devant le comité de sélection des projets.

Aujourd’hui avez-vous des projets en direction des mêmes publics ?

Oui bien sûr, nous souhaitons mettre en place des mesures, notamment sur l’impact social du travail que nous faisons. Nous désirons obtenir un label de qualité sur la professionnalisation des acteurs sociaux au sein des garages solidaires. De plus, nous envisageons de créer une formation pour les jeunes, notamment les bénéficiaires du RSA désireux d’accéder à une pré qualification et de déboucher sur des emplois.

Pour toute information sur les questions européennes, contactez le Centre Europe Direct le plus proche de chez vous