Corona bonds, oui ou non ?

Fin mars, neuf pays de la zone euro (dont la France) appellent officiellement la Banque centrale européenne (BCE) à envisager la mise sur le marché de « corona bonds ».

Bien que les ministres de l’Economie et des Finances des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles entre le 7 et 9 avril, soient arrivés à un accord sur un plan de relance économique de 540 milliards d’euros, aucun consensus n’a été trouvé sur la question des corona bonds. Mais de quoi s’agit-il ?


Qu’est-ce que les « corona bonds » ?

Ces « corona bonds » sont des obligations. Une obligation est une part de dette mise sur le marché. En achetant ce bon, les investisseurs publics ou privés, comme les fonds pensions ou les fonds d’assurances, attendent que l’émetteur rembourse le montant emprunté avec un intérêt. Les taux d’intérêt peuvent être plus ou moins hauts en fonction de la capacité de de l’emprunteur à rembourser.

Neuf dirigeants européens, dont le Français Emmanuel Macron et l’Italien Giuseppe Conte, ont donc appelé à la création de ces « corona bonds » afin de disposer de fonds importants face à la crise sanitaire causée par la pandémie de coronavirus.

Très concrètement, ceux qui réclameraient l’introduction des euro-obligations réclameraient un nouveau type d’obligations de la dette publique dont le remboursement serait garanti non pas par un seul État, mais par tous les pays de la Zone euro.


« Corona bonds », oui ou non ?

Selon de nombreux experts, la situation d’urgence actuelle serait le meilleur moment pour forcer l’introduction de cet instrument qui, selon eux, devrait être mis en place tôt ou tard si nous voulons poursuivre l’expérience de la monnaie unique.

Si des pays comme l’Italie, la France et l’Espagne insistent pour obtenir des euro-obligations, leur introduction est rejetée par les gouvernements de pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche.

Essentiellement le sud de l’Europe, plus vulnérable aux crises. Mais la France fait aussi partie des demandeurs. Neuf dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et l’Italien Giuseppe Conte, ont appelé à la création de ces « corona bonds » dans une lettre adressée, mercredi 25 mars, au président du Conseil européen, Charles Michel. Ils jugent que cet emprunt commun est nécessaire face à la crise sanitaire.

Allemagne et Pays-Bas, qui avaient déjà manifesté leur opposition aux « euro bonds » en 2011, refuseraient le principe d’une mutualisation des dettes en Europe. La raison? La « dichotomie » entre « les bons élèves » du nord de l’Europe qui tiennent leur budget et « les mauvais élèves », jugés trop dépensiers par les premiers.

Allemagne et Pays-Bas réaffirmeraient donc leur préférence pour le Mécanisme européen de stabilité, qui sert de fonds de secours en cas de crise de la zone euro.




Source et pour plus d’informations: Coronavirus : quatre questions sur les « corona bonds », voulus par la France et déjà rejetés par l’Allemagne (France Info)

Image à la une: Photo by Markus Spiske on Unsplash