Un échange de jeunes, ça ressemble à quoi?

Dans le cadre de mon service civique à Pistes Solidaires j’ai eu la chance de partir en échange de jeunes à Lorca, dans le sud de l’Espagne, afin de découvrir ce programme, financé par Erasmus +. Je vous embarque avec moi ?

24 septembre 2017- Gare de Pau : Nous voilà partis, moi et mes 5 compagnons français, pour 10 jours en compagnie d’une vingtaine d’autres jeunes de diverses nationalités (Lituanie, Lettonie, Espagne et Macédoine pour être plus précis) autour du thème « citoyens du monde ».

D’abord, les questions. « Je me demande comment ils vont être les Lituaniens » « Vous pensez qu’ils sauront tous parler anglais ? » « A votre avis ça sonne comment le macédonien ? » « On dit les Lettoniens ou les Lettons au fait ? »

Puis les doutes. «J’espère qu’on sera tous dans le même état d’esprit » « Ca se passe comment quand on arrive ? » « Vous pensez qu’on sera tous mélangés dans les chambres ? »

Et l’excitation. « Il me tarde de les rencontrer » « J’aimerais tellement qu’ils m’apprennent des mots dans leurs langues » « J’ai hâte de voir ce qu’on va faire »

Enfin la découverte. Et là, le moment tant attendu, la rencontre avec les autres participants. On fait des jeux pour mémoriser tous les prénoms, ou plutôt devrais-je dire, on massacre les prénoms des autres jusqu’à ce qu’on arrive à les retenir et surtout à en comprendre la prononciation. 

Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Entre activités physiques pour se réveiller, ateliers de réflexions sur l’ignorance, les inégalités ou encore simplement sur la notion de citoyen du monde, ateliers créatifs, jeux de rôles, et même une expérimentation sociale sur le sexisme, filmée en caméra cachée dans les rues de Lorca, débats et soirées dans les bars on apprend a se connaître (soit même et les autres). Un jour, on doute de nous même, de notre capacité à faire telle ou telle chose et l’autre on se sent rempli d’une énergie et d’une confiance en nous inégalables. Et c’est là toute la magie de l’échange de jeunes, on évolue à la vitesse grand v en seulement 10 jours. On en ressort encore plus ouverts d’esprit, plus critiques envers le monde dans lequel on vit, on sait désormais comment exprimer nos pensées, se faire entendre, parler en public sans avoir peur d’être jugé (et en anglais !). Et surtout on a pris conscience que, finalement, une fois les préjugés tombés, nos différences nous rapprochent et que si on s’unit on peut peut-être changer certaines choses. On a aussi appris à communiquer malgré la barrière de la langue, et après tout on se dit qu’il n’y a pas vraiment de barrière de langues quand on pense aux rires échangés, aux soirées karaoké, aux repas partagés, aux quelques mots appris dans les autres langues, aux photos tous ensemble, aux accolades d’au revoir emplis d’émotions.

On part la tête remplie de souvenirs, la ferme intention de poursuivre dans cet état d’esprit positif, en sachant que nous serons les bienvenus en Macédoine, en Lettonie ou bien en Espagne s’il nous prend l’envie de pousser la découverte un peu plus loin.

Sur ces bonnes paroles je vous dis au revoir, догледање, hasta luego, iki pasimatymo, uz redzēšanos, et j’espère vous avoir convaincus de participer à un échange de jeunes.

Elsa