Le budget européen coûte trop cher à la France ! Vraiment ?

Jeudi 19 octobre Jean Luc Mélenchon s’est exprimé à l’Assemblée Nationale :  « Il faut récupérer les 6 milliards d’euros de différence entre la somme versée par la France pour contribuer au budget de l’Union européenne et la somme qui lui revient. » 

La France est le 2e pays le plus riche de l’Union européenne après l’Allemagne. C’est un contributeur net au budget de l’UE c’est-à-dire qu’elle verse un peu plus qu’elle ne reçoit.

Mais la France est aussi le 1er pays bénéficiaire du budget européen, devant la Pologne, grâce à l’importance des montants de la politique agricole commune versés en France.

La France est le 1er bénéficiaire du budget de l’UE

En 2015, la France a contribué à hauteur de 19,01 milliards d’euros (selon le dernier rapport financier publié par la Commission européenne à l’été 2016). Elle est donc le 2e pays contributeur au budget de l’UE derrière l’Allemagne (en comparaison, en 2015, l’Allemagne a versé 24 milliards d’euros au budget de l’UE et en a reçu 11). La France est le 1er bénéficiaire du budget de l’UE. Elle a reçu 14,47 milliards d’euros en 2015 dont la plus grande part est allée à l’agriculture (9 milliards d’euros), ce qui lui permet notamment d’être le premier pays exportateur de produits agroalimentaires vers les pays hors UE.

Le budget de l’UE continue en effet à accompagner massivement l’agriculture, ses évolutions et sa modernisation ainsi que le développement rural. La politique agricole commune (PAC) est l’une des plus anciennes politiques communes de l’UE et continue à représenter une part conséquente du budget de l’UE (40 % du budget de l’Union sont consacrés à l’agriculture, au développement rural et à l’environnement). La France reste la première bénéficiaire de ces aides.

Entre 2014 et 2020, la France bénéficiera ainsi de plus de 27 milliards d’euros au titre des différents fonds (FEDER, FSE, FEADER, FEAMP).

Le budget de l’UE sert avant tout à faire des économies d’échelle en investissant par exemple dans de grands projets de recherche, de développement ou d’infrastructure, qu’aucun pays seul ne peut financer. Cela a permis à la France de s’inscrire dans des programmes spatiaux d’envergure comme Galileo (le GPS européen) et Copernicus (le programme européen de surveillance de la Terre) ou dans des programmes de recherche ambitieux.

Les bénéfices économiques pour la France

L’idée que la construction européenne devrait être un simple jeu arithmétique à somme nulle où ce que les États membres « paient » devrait correspondre à ce qu’ils « reçoivent » est fausse. La coopération et la solidarité entre les pays de l’UE sont source d’investissements et de croissance dont les retombées sont bénéfiques pour tous. L’approche arithmétique fait fi de l’ensemble des bénéfices que les citoyens et les entreprises retirent de l’Union européenne. Un marché de plus de 500 millions de consommateurs favorise les entreprises et les exportations, et donc la création d’emploi !

La construction européenne permet de travailler, d’étudier, d’entreprendre à l’échelle de tout un continent. Lorsqu’une entreprise investit, l’enjeu n’est pas le même si son marché est de 66 ou de 500 millions d’habitants ! 60 % des exportations françaises se font dans l’UE, ce qui représente environ 3,2 millions d’emplois, et un quart des salariés français travaillent dans une entreprise exportatrice !

 

Pour plus d’informations

« Les décodeurs de l’Europe » est une initiative de la Représentation de la Commission Européenne en France en partenariat avec Nicolas Vadot, dessinateur presse.