Pologne : le modéré Morawiecki désigné premier ministre

The national flag of Poland next to the European flag

En poste depuis le début du mois de décembre 2017, le nouveau Premier ministre de Pologne, Mateusz Morawiecki, a décidé de remplacer le tiers de son gouvernement.

Ce remaniement vise ouvertement à apaiser les vives tensions apparues entre Bruxelles et Varsovie et à envoyer un signal fort d’ouverture à l’égarde de l’UE. 

Les Echos considèrent que Mateusz Morawiecki « a opéré un tri sélectif dans son équipe« , remplaçant près du tiers de son gouvernement. Parmi les limogés, on retrouve les controversés ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Environnement.

Notamment, le chef de la diplomatie polonaise, Witold Waszczykowski, était pour sa part en guerre ouverte avec l’Union européenne. Il avait voté contre la réélection de son compatriote et opposant politique Donald Tusk à la tête du Conseil européen. 

C’est donc à la suite de l’annonce du nouveau casting gouvernemental que Mateusz Morawiecki s’est rendu à Bruxelles dans le cadre d’un dîner de travail avec Jean-Claude Juncker (9 janvier 2018).

Les médias rapportent que les discussions ont porté sur « ‘le futur de l’Union européenne, la position polonaise au sein de l’Union européenne’ [ainsi que sur] l’économie, l’énergie et la politique migratoire« . Les deux dirigeants ont également eu « une discussion détaillée sur les questions en lien avec l’Etat de droit« .

Au sujet de la controversée réforme de la justice, la position de M. Morawiecki n’a pas changé : la rencontre a « simplement donné [au Premier ministre] l’occasion d’expliquer pourquoi Varsovie ne cèdera pas » [Politico]. Or c’est ce sujet qui cristallise les principales tensions entre l’UE et la Pologne.

En effet, la Commission a lancé le mois dernier une procédure inédite contre Varsovie, accusée de violer l’Etat de droit » et « qui peut déboucher théoriquement sur la suspension du droit de vote de la Pologne.

Selon Catherine Chatignoux, journaliste aux Echos, ce remaniement ne doit donc pas « être interprété comme un réalignement de la politique de la Pologne en faveur de l’Europe« , car le ministre de la Justice reste à son poste, « signe qu’il a toute la confiance du Premier ministre et du parti majoritaire conservateur et eurosceptique« . Caustique, Politico estime aussi que c’est la « même Pologne« , avec juste un « nouvel emballage« .

Source :  Toute l’Europe

Image à la une : © European Union , 2017   /  Source: EC – Audiovisual Service   /   Photo: Mauro Bottaro