Union européenne VS. Elon Musk

11 février 2025

Elon Musk, entrepreneur sud-africain devenu l’homme le plus riche du monde, est célèbre pour ses projets ambitieux. Il a cofondé PayPal, fondé SpaceX pour explorer Mars, et propulsé Tesla au sommet du marché des véhicules électriques. En 2022, il a racheté Twitter, rebaptisé « X », qu’il utilise pour défendre une vision radicale de la liberté d’expression. Aujourd’hui, en lien étroit avec le gouvernement Trump et actif en Europe, Musk semble vouloir étendre son influence politique via sa plateforme.

Manipuler l’Europe : la nouvelle vision d’Elon Musk ?

Ces derniers mois, Elon Musk a utilisé son compte X, suivi par plus de 215 millions de personnes, pour attaquer des politiciens européens. Il a notamment accusé sans preuve le Premier ministre britannique Keir Starmer d’exploitation sexuelle, une allégation par la suite infondée.
Il a aussi critiqué des dirigeants allemands comme Walter Steinmeier et Olaf Scholz.
Contrairement à son mépris pour les progressistes, Musk montre un soutien croissant pour l’extrême droite, comme l’AFD en Allemagne, qu’il dit pouvoir « sauver l’Allemagne ». Son attitude pourrait également favoriser d’autres partis de droite en Europe, tels que Fratelli d’Italia en Italie.

La réponse de l’UE à Musk et à l’influence de son réseau social

L’Union européenne a élaboré le Digital Services Act (DSA), un outil puissant pour limiter l’ingérence étrangère, comme celle pratiquée par Elon Musk. Ce cadre réglementaire contre l’influence numérique se base sur le principe : « ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne ».

Le DSA vise à réduire les contenus illégaux, tels que les discours de haine, le harcèlement, l’exploitation des enfants et l’apologie du terrorisme, et à encadrer la publicité en ligne. Il interdit notamment le ciblage publicitaire basé sur la religion, l’orientation sexuelle, les données de santé ou les convictions politiques, en particulier pour les mineurs. Les plateformes doivent assurer la transparence de leurs algorithmes et effectuer des évaluations annuelles des risques sous la supervision de l’UE.

Le non-respect de ces règles peut entraîner des sanctions sévères, notamment des amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial.
Les grandes plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok et X sont soumises aux réglementations les plus strictes. Ainsi, le DSA est considéré comme une arme efficace contre les abus de pouvoir des plateformes de médias sociaux.

Consciente de la rhétorique d’extrême droite de Musk, la Commission européenne a lancé plusieurs enquêtes sur d’éventuelles violations du DSA, soupçonnant la plateforme de favoriser des contenus d’extrême droite via un algorithme biaisé.
La détermination de l’UE à contrer l’ingérence d’Elon Musk et de sa plateforme est soutenue par Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée de la souveraineté, de la sécurité et de la démocratie dans les technologies numériques. Elle a annoncé une « réponse puissante » pour contrer la manipulation externe et a demandé de nouvelles informations sur les activités de Musk sur les médias sociaux. De plus, elle a indiqué que le personnel du DSA européen serait doublé.

Par ailleurs, plusieurs plateformes, dont Facebook, Instagram et X, ont signé un code de conduite européen renforcé contre la haine en ligne.
Les actions de Musk sont largement perçues comme un signal d’alarme pour protéger les démocraties européennes des abus numériques qui pourraient déstabiliser la stabilité politique de l’Union, menacée par les ambitions d’acteurs internationaux privés.