Jeudi 1er février, un Conseil européen extraordinaire a eu lieu à Bruxelles.
Si les chefs d’États étaient censés parler de l’aide financière à renouveler pour l’Ukraine, les demandes des agriculteurs européens ont également concentré une grande partie des débats.
Environ 1200 tracteurs et agriculteurs venant de plusieurs pays européens se sont rendus à Bruxelles pour montrer leur mécontentement.
Les manifestations des agriculteurs français avaient déjà commencé à l’automne 2023 avec le mouvement #onmarchesurlatête avec lequel les agriculteurs demandaient de mettre les panneaux d’entrée et de sortie des communes françaises à l’envers afin de soutenir leur cause.
Les mobilisations des agriculteurs français ont continué pendant l’hiver, par exemple sous forme de blocages d’autoroutes.
Ces dernières semaines, les agriculteurs d’autres pays européens ont également manifesté, comme en Italie, Allemagne, Espagne ou encore en Roumanie.
Plusieurs points de mécontentement parmi les agriculteurs européens sont les mêmes :
Le 31 janvier la Commission a présenté deux mesures pour soulager les agriculteurs confrontés à la mise en place difficile de la nouvelle PAC.
La première concerne les produits ukrainiens dans l’Union. Une clause de sauvegarde pourrait être mise en place impliquant des mesures correctives qui seraient prises rapidement dans l’éventualité d’effets défavorables pour les États membres à la suite de l’introduction des produits ukrainiens. Les pays voisins de l’Ukraine ont poussé pendant plusieurs semaines pour des mesures protégeant leurs agriculteurs. Cependant, selon la Commission, aucun impact négatif sur le marché de l’UE n’a encore été observé.
La deuxième mesure concerne ce qui devait être l’obligation de maintenir un 4% de jachères (la mise au repos d’une terre pour éviter l’épuisement du sol) pour les grandes exploitations. Un point de frustration extrêmement important pour les agriculteurs !
La Commission européenne a proposé pour l’année 2024 une « dérogation » partielle : les agriculteurs pourront quand même bénéficier des aides européennes même sans le 4 % de leurs terres en jachères, à condition, toutefois, qu’ils atteignent 7% de cultures intermédiaires ou fixatrices d’azote (lentilles, les pois, etc.) sans usage de produits phytosanitaires.
Enfin, le 2 février dernier, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a annoncé que la Commission s’engagera pour réduire la charge administrative de la PAC et que l’Union défendra les intérêts des agriculteurs face à la concurrence étrangère.
Image à la une : Copyright European Union 2024, source : European Commission audiovisual service
Sources :
Capital – Manifestation des agriculteurs : pourquoi leur colère était-elle inévitable ?
Le Monde – Comment la colère des agriculteurs s’est étendue en Europe