Ce qu’il faut retenir du scrutin européen de 2019

Au terme de quatre jours de vote dans toute l’UE, les premiers résultats des élections européennes ont été dévoilés hier.

Parmi les enseignements à tirer du scrutin : (1) la hausse de la participation, (2) la fin de la majorité absolue pour la droite conservatrice et les sociaux-démocrates, (3) la percée des libéraux et des Verts et (4) la poussée limitée des eurosceptiques.


Taux de participation

Cette année, plus de 50% des citoyens de l’Union européenne ayant le droit de vote se sont exprimés à l’occasion des élections européennes. C’est le taux de participation le plus élevé en 20 ans et le premier depuis les premières élections directes de 1979 à avoir augmenté.


Une majorité à reconstruire

Ce vote marque également la fin de la domination au Parlement du PPE et des S&D. Arrivé troisième du scrutin, le groupe libéral de l’ADLE fera partie de ceux avec lesquels il sera nécessaire de composer : « aucune majorité pro-européenne solide n’est possible sans l’aide, sans la participation de notre nouveau groupe centriste« , clame ainsi Guy Verhofstadt, leader du groupe.


Poussée limitée des eurosceptiques

Si la nouvelle majorité de l’assemblée est bien pro-européenne, les eurosceptiques poursuivent leur progression. « La poussée europhobe et eurosceptique a été contenue, voire stoppée contrairement à ce que beaucoup d’observateurs annonçaient« , fait néanmoins remarquer Jean Quatremer dans les colonnes de Libération. Et « le score impressionnant de la Ligue italienne de Matteo Salvini (22 élus) ne change rien à l’affaire« . 

Le journaliste spécialiste des questions européennes note que « le nombre de députés eurosceptiques et europhobes passe de 151 à 171, essentiellement grâce à la Ligue« . Mais cette progression pourrait être d’autant plus limitée que les 16 députés du M5S italien ont annoncé vouloir quitter le groupe ELDD, aujourd’hui dominé par le Brexit Party de Nigel Farage. « S’ils y parviennent, la droite radicale eurosceptique n’aura pas progressé d’un iota (et elle régressera même lors du départ des Britanniques)« , considère Jean Quatremer. 

Par ailleurs, les eurosceptiques sont répartis entre trois groupes aux intérêts difficilement conciliables : le CRE (58 sièges, où se trouvent notamment le parti Droit et Justice de Pologne et les conservateurs britanniques), l’ELDD (56 sièges) et l’ENL (58 sièges, groupe mené par la Ligue du ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini et le Rassemblement national de Marine Le Pen).



Source : Toute l’Europe

Image à la une : CC-BY-4.0 © European Union 2019 – Source: EP